L’économie russe au bord de la récession

Saint-Pétersbourg, Russie | Le ministre de l’Économie russe, Maxim Reshetnikov, a signalé le jeudi 19 juin 2025 que l’économie du pays est « sur le point d’entrer en récession », comme l’a rapporté la presse russe.
Cette déclaration a été faite lors du Forum économique international de Saint-Pétersbourg, un événement annuel qui vise à mettre en avant la puissance économique de la Russie et à attirer des investisseurs étrangers.
Le ministre a souligné que « les chiffres montrent un refroidissement, mais toutes nos données ne sont qu’un miroir de l’arrière. D’après la manière dont les entreprises se sentent actuellement et les indicateurs, nous sommes déjà, semble-t-il, au bord de la récession. »
Malgré les sanctions imposées après l’invasion de l’Ukraine en février 2022, l’économie russe a jusqu’à présent dépassé les prévisions pessimistes. Les dépenses militaires élevées ont propulsé la croissance et maintenu le chômage à un faible niveau, même si l’inflation a augmenté.
Les primes de recrutement importantes pour les militaires et les prestations versées aux familles de ceux tués en Ukraine ont également apporté plus de revenus aux régions les plus pauvres du pays. Cependant, à long terme, l’inflation et le manque d’investissements étrangers demeurent des menaces pour l’économie, soulevant des incertitudes quant à la durabilité de ce modèle économique militarisé.
Les économistes avertissent que la pression sur l’économie augmente et que la stagnation est imminente en raison du manque d’investissements dans d’autres secteurs que celui de la défense.
Lors d’une session du forum, Reshetnikov a précisé que la situation économique de la Russie est cruciale et que l’avenir dépendra des décisions gouvernementales. « À l’avenir, tout dépend de nos choix », a-t-il déclaré.
De son côté, le ministre des Finances, Anton Siluanov, a offert une évaluation plus optimiste, affirmant que l’économie est « en train de se refroidir », mais qu’« après tout refroidissement, un été arrive toujours ». La gouverneure de la Banque centrale, Elvira Nabiullina, a aussi minimisé les préoccupations, indiquant que l’économie russe peine seulement à sortir d’une surchauffe.

