C’est littéralement ce que des centaines de jeunes Allemands de l’Est ont pensé dans les années 60 à 80. Traversée sans retour, diffusé sur Arte, raconte cette réalité brutale. Mais au-delà du film, voici la vraie histoire.
Nager vers la liberté… ou la mort
Entre 1961 et 1989, environ 1 000 personnes ont tenté de fuir la RDA à la nage, en bravant la mer Baltique. Oui, tu lis bien : 1 000 humains ont risqué leur peau dans une eau glacée pour passer à l’Ouest, direction l’île de Fehmarn ou le Danemark.
Environ 174 sont morts, noyés ou abattus par les gardes-côtes est-allemands. Une poignée a survécu, arrivant sur la côte ouest en état d’hypothermie sévère mais libres. Les autres ? Capturés, emprisonnés et humiliés pour avoir tenté « la trahison suprême ».
Pourquoi c’était un enfer ?
Parce que il fallait nager jusqu’à 50 km, souvent de nuit. L’eau était glaciale même en été, tombant à 10-15°C. Les courants pouvaient t’emmener direct vers la mort. Les patrouilles de la Stasi rodaient 24h/24 sur la Baltique.
Bref, c’était un pari sur la vie.
Un roman, puis un film
Le film Traversée sans retour est inspiré du roman Beyond the Blue Border (2014) de Dorit Linke, elle-même originaire de RDA. Elle y raconte l’histoire de Hanna et Andreas, deux ados liés par l’envie de liberté, qui choisissent la mer comme unique échappatoire.
Dans le film, on suit Hanna, nageuse talentueuse, et Andreas, son ami rebelle brisé par le régime, qui veulent rejoindre l’Ouest. Leur seul plan ? Se jeter dans la Baltique, reliés par un fil pour ne pas se perdre. Poétique, mais surtout ultra glauque quand tu réalises que c’était ça ou rester enfermés à vie.
Une histoire à retenir
Au final, Traversée sans retour n’est pas qu’un drame sur Arte. C’est un rappel que la liberté, qu’on trouve banale aujourd’hui, coûtait parfois 50 km de nage dans une mer gelée avec la mort aux trousses.