Une perquisition majeure au siège du Rassemblement National
Paris a vu, mercredi, une intervention policière importante au siège du parti d’extrême droite Rassemblement National. Des documents et des comptes ont été saisis dans le cadre d’une enquête approfondie sur le financement des campagnes électorales.
Une enquête sur le financement illégal des campagnes
Le parquet de Paris mène une investigation sur des soupçons de financements illégaux liés à la campagne présidentielle de 2022 de Marine Le Pen, ainsi qu’aux campagnes européennes et législatives du parti. Le Rassemblement National est le premier parti en nombre de sièges à l’Assemblée nationale et prône des politiques restrictives notamment sur la migration et les droits des musulmans.
Les saisies et les réactions
Jordan Bardella, 29 ans, président du parti depuis 2022, a déclaré que la police avait saisi « tous les dossiers relatifs aux campagnes régionales, présidentielle, législatives et européennes du parti ». Sur le réseau social X, il a dénoncé cette perquisition comme « une opération spectaculaire et sans précédent » qu’il qualifie de « harcèlement » visant à attaquer « le pluralisme et le changement démocratique ».
Contexte judiciaire lourd pour le parti
Cette opération intervient quelques mois après la condamnation de Marine Le Pen pour détournement de fonds en avril, ce qui lui interdit de se présenter à des élections pour une durée de cinq ans. Elle et 24 autres dirigeants sont accusés d’avoir détourné des fonds européens pour payer des permanents du parti, violant ainsi les règles européennes.
Une enquête diversifiée et en cours
Les perquisitions ont aussi touché des entreprises liées au parti et les domiciles des dirigeants de ces entreprises. L’enquête, ouverte il y a un an, porte sur des accusations variées : fraude, blanchiment d’argent, faux et usage de faux. Elle cherche notamment à déterminer si des prêts illégaux ont financé les campagnes électorales récentes du parti, et si des surfacturations ou facturations fictives ont été utilisées pour accroître illégalement les aides publiques.
Les membres du parti réagissent
Jordan Bardella a expliqué que des membres prêtent de l’argent au parti faute de soutien bancaire, dénonçant une opération politique à travers les perquisitions. L’ancien trésorier Wallerand de Saint-Just a affirmé devant la presse : « Nous n’avons rien fait de mal ». Marine Le Pen, elle, n’a pas encore commenté publiquement ces événements.
Un parti aux racines controversées et au positionnement actuel
Le Rassemblement National est historiquement issu d’un parti aux racines racistes et antisémites fondé par le père de Marine Le Pen. Ces dernières années, il a élargi son discours tout en renforçant son audience. Le parti a aussi des liens anciens avec Vladimir Poutine et avait contracté un prêt auprès d’une banque russo-tchèque en 2014 pour ses besoins de financement.
Quel avenir pour Marine Le Pen ?
Avant sa condamnation de mars, Marine Le Pen était pressentie comme favorite pour l’élection présidentielle de 2027. Elle a tenté une action d’urgence auprès de la Cour européenne des droits de l’homme pour suspendre son interdiction de candidature, mais la requête a été rejetée au motif qu’il n’existait pas de risque imminent et irréparable à ses droits.
Cette perquisition spectaculaire n’est rien d’autre qu’une manœuvre politique selon le président Bardella.
Une affaire à suivre : quelles répercussions sur la scène politique française ? Le Rassemblement National et ses membres font face à des accusations graves qui pourraient bouleverser le paysage électoral. Restez informés pour découvrir l’évolution de cette enquête et ses impacts potentiels sur la démocratie en France.