Chaque année, la fête des Pères passe presque inaperçue. Peu de vitrines décorées, peu de campagnes publicitaires. À l’inverse, la fête des Mères suscite une attention débordante. Pourquoi une telle différence ?
La réponse se trouverait d’abord dans l’histoire. En France, la fête des Mères est officialisée dès 1950, dans un contexte d’après-guerre où l’État souhaite valoriser la maternité. Elle devient une célébration nationale, soutenue par l’école, les médias et les politiques natalistes. La fête des Pères, elle, arrive deux ans plus tard, sans le même ancrage ni les mêmes symboles. Elle est d’ailleurs lancée à l’initiative d’un fabricant de briquets.
Moins de mise en scène
À cela s’ajoute une dimension commerciale. La fête des Mères est une manne pour les marques : fleurs, bijoux, cosmétiques, restaurants… tout y passe. Pour les pères, le marketing peine à trouver le bon ton. Rasoirs, cravates, gadgets : les idées-cadeaux sont moins attrayantes et moins symboliques.
Interview avec Jimmy Flandrina, père célibataire
« Un enfant n’a pas besoin d’un papa parfait, il a besoin d’un papa présent »
À l’occasion de la fête des Pères, nous avons interviewé Jimmy Flandrina, un père célibataire de deux enfants, qui partage avec nous son quotidien depuis le décès tragique de leur mère, il y a deux ans. « Je suis papa de deux formidables enfants de 7 et 8 ans. Je les élève seul depuis le décès de leur mère. Ce n’est pas facile, mais j’essaie de leur donner un cadre équilibré. Les enfants essaient de m’aider, ils savent que je suis fatigué », détaillant ainsi son quotidien. Jimmy évoque également les valeurs qu’il souhaite transmettre à ses enfants, cherchant à leur inculquer le respect et l’importance du travail.
Célébrations inégales
Les données recueillies par l’institut Discurv mettent en lumière un écart entre les deux fêtes. 88 % des Français achètent un cadeau pour leur mère, contre seulement 67 % pour leur père. Pourtant, le budget moyen reste équivalent : 76 € pour le père, 77 € pour la mère.
Il est intéressant de noter que 75 % des répondants affirment célébrer les deux fêtes, mais 20 % confessent avoir déjà oublié la fête des Pères. Ce chiffre soulève une question importante : pourquoi cette asymétrie mnésique ? La fête des Mères bénéficie d’un ancrage plus fort dans les médias et la publicité, entraînant une visibilité plus accrue. Cela soulève également des interrogations sur l’évolution des rôles parentaux et des valeurs que chaque fête représente. La fête des Pères, bien qu’importante, n’est pas célébrée avec la même ferveur que celle de la fête des Mères.
Finalement, alors que la fête des Pères approche, il est vital de réfléchir à la manière dont chacun de nous peut valoriser ce rôle essentiel dans notre société, en célébrant les pères et en leur transmettant la reconnaissance qu’ils méritent.